Giulia Andreani

Armand Quetsch
sans titre / extrait de la serie ephemera
Armand Quetsch
sans titre / extrait de la serie ephemera
Il ratto d'Europa / Le rapt d'Europe, 2016
peinture, acrylique sur toile, Dimensions 150 x 200 cm
Acquisition 2018

L’enlèvement d’Europe extrait du texte de Sofia Eliza Bouratsis « Faisons face au visage, comme il nous cherche » à l’occasion de l’exposition de Giulia Andreani à Dudelange en 2017. Quelques années après qu’elle ait peint Miss Europa, œuvre que l’on avait découverte au Centre d’art Dominique Lang en 2015 [LIEN], la situation de l’Europe s’est en effet empirée. Il ratto di Europa est une dédicace à l’Europe actuelle, encore jeune, qui naît sans réussir à grandir car elle s’effrite déjà. La photographie à partir de laquelle l’artiste réalisa cette peinture provient d’un article dans un magazine médical qui concernait la mortalité infantile avant la découverte des antibiotiques. Les quatre médecins de la photographie sont transformés à travers l’acte pictural – en une référence classique de l’histoire de l’art – et ils deviennent les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Les douze étoiles du drapeau européen se trouvent par conséquent séparées, dispersées, désolidarisées sur les chemises chirurgicales respectives. Dans l’iconographie classique chaque cavalier a un cheval de couleur et les couleurs sont symboliques : ce sont aussi les seules couleurs de la toile. Le cheval rouge est celui de la guerre (d’où la ressemblance du cavalier rouge avec un combattant actuel de l’État islamique) son attribut est l’épée ; le cheval qui n’a pas d’attribut, et qui ici se trouve être celui de la femme, est vert, c’est celui de la maladie ; le cheval blanc est le plus controversé et ambivalent, entre figure positive et négative, son attribut est l’arc ; et le cheval noir est celui de la mort, son attribut est la balance – Giulia Andreani dota la balance de Dürer au cavalier noir dont le bras est amplement posé sur le lit d’opération de la jeune Europe. Le sens de cette compénétration complexe d’écritures iconographiques renvoie en effet au malaise contemporain de l’Europe dont l’objectif fondateur devient utopique et la figure purement mythologique : et elle est donc enlevée. La contestation est permanente. Sofia Eliza Bouratsis Pour lire le texte dans son ensemble : cliquer ici [LIEN]

Née en 1985 à Venise en Italie, Giulia Andreani vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Venise, et détient un Master II en Histoire de l’Art, de l’Université Paris IV-Sorbonne. Giulia Andreani a été pensionnaire de la Villa Médicis (promotion 2017-2018) et elle est représentée par la Galerie Max Hetzler (Paris, Berlin, Londres).

Expositions aux Centres d’art de la Ville de Dudelange

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