Artiste et professeure d’art luxembourgeoise, Carole Chaine développe un travail qui se plaît à brouiller les pistes et jouer des perceptions : l’esthétique toujours attrayante au départ, dévoile ensuite à celui qui porte une plus grande attention au travail quelque chose de dérangeant.
Carole Chaine
« Ce travail regroupé sous le titre générale d’“Emprunt” est une recherche sur la récupération de l’image véhiculée à travers les livres d’histoire de l’art, de la photographie ou de la publicité. La série “Plantes arides – Hommage à K. Blossfeldt” se veut un dialogue permanent entre féminité et masculinité. L’image empruntée à Blossfeldt est détournée voire monumentalisée. Le format, l’association d’images en noir et blanc et de collages digitalisés en couleur font entrer ce travail dans un jeu de séduction tout en posant la question de la représentation de l’image. La série “Peaux anonymes” reprend à travers des photographies anonymes du début du siècle le thème du nu féminin. Encerclées, stratifiées, pixélisées et tramées, ces nouvelles images de corps jouent sur l’ambiguïté de leur lecture. Le série “Tondi Quotidiani” situe l’image photographique entre sa vocation documentaire, voire utilitaire et sa capacité de manipulation, voire de sublimation fictionnelle de l’objet photographié. L’aspect “neutre” du support, le jeu de transparence et de fragilité, la relecture de thèmes récurrents caractérisent ce travail où l’image devient le lieu de rencontre entre le document et la fiction ». Carole Chaîne