Né en 1973 à Bruxelles, vit et travaille à Bruxelles.
Exposition aux Centres d’art de la Ville de Dudelange
Né en 1973 à Bruxelles, vit et travaille à Bruxelles.
Exposition aux Centres d’art de la Ville de Dudelange
Vincen Beeckman [par lui-meme] est un photographe belge qui s’engage dans des mondes aux antipodes les uns des autres et trouve facilement sa place dans des projets personnels au long cours, des projets de médiation, des intégrations dans l’espace public.
Vincen Beeckman par Inge Henneman, pour la Galerie Jacques Cérami
Vincen étale des petits paquets de photos couleur comme s’ils étaient des jeux de cartes. Contrairement à beaucoup de grands photographes, il est indifférent au seul fétichisme de la mise en forme du cliché photographique, à la quête des grand thèmes ou à l’emphase des effets de style. Son approche du médium photographique est aussi simple que cela : il collectionne des photos de la vie de tous les jours.
La collection d’images-in progress de Beeckman contient des photos habituelles de choses habituelles comme des portraits d’amis et de famille, des natures mortes, des détails du paysage urbain, des coins d’intérieurs, le chemin au travail, l’appareil de fitness, des autoportraits,…de tout. L’ensemble est clair et naturel et est de ce fait expérimenté comme formant une unité. Les simples instantanés sont d’une naïveté réfléchie. Ils s’adressent personnellement à celui qui les contemple, comme les photos de l’amateur qui met en image son propre univers dans l’album de famille.
Beeckman utilise son appareil pour documenter le monde dans lequel il vit au moment et à l’endroit où il en fait partie. L’inverse donc des prises de vue, distanciées et rapportant une réalité extérieure, qui sont à la mode dans la photographie contemporaine. Ses images sont implicites et il en fait ressortir sa propre perspective en relation avec son environnement, que ce soit les Marolles ou un endroit exotique au Vietnam. Par des sélections et des combinaisons d’images toujours différentes, Beeckman en arrive à des mosaïques de photos originales comme Album Belge ou Lost in Saigon (2004), qui laissent loin derrière les clichés du chercheur de Belgitude ou des photos touristiques.
L’interaction dynamique entre le photographe et la situation donnée caractérise aussi les interventions de Vincen Beeckman dans l’espace public. C’est ainsi qu’il a distribué des milliers de « fausses amendes » (les fausses amendes, 2004) derrière les essuie-glaces de voitures parquées dans les rues de Bruxelles. Il s’agissait de petits portfolios photographiques présentés comme une contravention. Pour le projet « Recyclart 2003-2005 », il a intégré des affiches de grande dimension dans l’architecture de la chapelle de la gare de Bruxelles. Les photos en avaient été réalisées par les gamins du quartier qu’il avait familiarisés avec l’appareil photo.
Pour son projet actuel « Casting » dans la station de métro Anneesens à Bruxelles (2005), il invite plus de 300 habitants du quartier à réaliser ensemble une frise de portraits et de natures mortes de leurs « biens préférés ». Le photographe joue ici le rôle du médiateur qui permet à tout un quartier de s’approprier l’espace public. Dans le même temps, Beeckman vient de démarrer un projet de recherche à Seraing, une région sinistrée depuis la fermeture des usines Cockerill. Il monte dans ce cas un projet de documentaire dans lequel les habitants se retrouvent via une trame de contacts provoqués par des interviews et des rencontres.
Ces recherches sur les apports du documentaire photographique en interaction avec d’autres moyens et avec un environnement existant montrent combien le travail de Beeckman est innovateur et pertinent.
Vincen Beeckman est membre fondateur et coordinateur de BlowUp, un collectif réunissant des photographes qui confrontent leur travail de façon ouverte sur le site www.blowup-photos.org