Chanta Maes est née à Bruxelles en 1965. Elle réalise ses études à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre dans l'atelier de Photographie avec Gilbert Fastenaekens comme Chef d’atelier. Elle a été diplômée en juin 1989. Elle est actuellement responsable de l'option photographie à l'Académie Royale des Beaux-Arts de la Ville de Bruxelles (A.R.B.A.). Depuis 1990 elle a à son actif de nombreuses expositions individuelles et collectives. Notamment en Belgique à L’Espace photographique Contretype, Bruxelles (2008), à La Raffinerie, Bruxelles (2005), au Centre culturel De Doos de Hasselt (2004), à la Galerie Art Concern, Courtrai (2003), au Musée de la Photographie de Charleroi (2001) et au FotoMuseum d’Anvers (1999). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives, principalement en Europe. Chantal Maes est titulaire de l’atelier de photographie à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles depuis 2003. Ses photographies font notamment partie des collections du Musée de la Photographie de Charleroi, du FotoMuseum d’Anvers, du MAC’s au Grand-Hornu, de la Banque Brussels Lambert et de la Banque Nationale de Belgique.
Chantal Maes
Chantal, on dirait qu’elle croit la rencontre improbable, toujours différée, avec son travail. Ses photographies, en effet, nous laissent sur le seuil, certes accueillant, mais sans l’invite expresse d’entrer. Elle voudrait dire beaucoup, mais tout en nuances, avec discrétion, et elle semble hésiter. C’est comme lorsqu’elle parle : elle rougit, elle cherche avec précision ses mots. Mais l’on reste médusé, coi, devant cette intensité muette, cette concentration pour dire l’indicible, devant son attention aiguë au silence ou à la parole émergente. Elle nous laisse dans une pensée qui n’est plus sûre d’elle-même. C’est salutaire. Elle nous laisse presque sans mot et l’activité discursive qui revient, paraît-il, au regardeur, s’estompe. Son travail nous fait voir ce qui se passe vraiment devant l’œuvre d’art : nous sommes, au premier contact, plongés dans un quant-à-soi où le langage fait souvent défaut, dans un magma mental et un corps à corps trouble, dense et silencieux. Il n’est pas aisé de formuler ce qui nous regarde, même quand l’émotion est durable. Ou justement parce que l’émotion est durable.
Extrait du texte "Chantal Maes. Les bruissements de l'âme" par Catherine Mayeur pour Vox, Centre de l'image contemporaine, Montréal, Canada.